Nous

Le soulèvement tunisien et ses conséquences ont rendu à nouveau concrète, palpable la question de l’insurrection. En Tunisie, en Egypte, au Maroc ou en Libye, bien sûr, elle n’a jamais été aussi actuelle. Que les éditorialistes veuillent la circonscrire au « bassin méditérannéen », n’empèche pas qu’elle éclabousse la France aussi, et tout ce que l’on délimite maladroitement comme l’Occident.

Prendre au sérieux une insurrection c’est, entre autres choses, tenter de déceler ce qui partout résonne avec elle. Ce qui demande de l’appréhender politiquement : tout autant affectivement, que matériellement ou techniquement. C’est un des objectifs de ce blog. Voir, décrire, ce qui se passe, aujourd’hui en Libye, hier en Tunisie, demain, ailleurs. Ramener, partager les paroles, les images, les expériences qui nous touchent.
Nous ne sommes pas des journalistes.

Comment s’organise le soulèvement ? Comment s’habite le vide de pouvoir ? Comment s’organisent les solidarités matérielles ? Comment mange-t-on ? Comment se bat-on ? Comment se rencontre-t-on ? Quelles sont les lignes qui partagent la réaction de l’insurrection ? L’insurrection elle-même ? Comment luttent les femmes ? Comment se suspendent et se maintiennent les rapports sociaux préexistants ? Comment se pense, se dit et se vit l’insurrection ? Qu’est-ce qu’elle nous enseigne ? Qu’est-ce qu’elle annonce ?

« Une insurrection nous ne voyons même plus par où ça commence. Soixante ans de pacification, de suspension des bouleversements historiques, soixante ans d’anesthésie démocratique et de gestion des événements ont affaibli en nous une certaine perception abrupte du réel, le sens partisan de la guerre en cours. C’est cette perception qu’il faut recouvrer, pour commencer. »

Pour l’instant nous avons choisi de retranscrire quasi tels quels les récits que nous font nos camarades présents sur place. Jour après jour, et avec tout ce qu’ils peuvent éventuellement contenir d’anecdotes, d’échecs, d’imprécisions, de contradictions. Il nous faudra, dans un second temps, reprendre, corriger, réorganiser toute cette matière. Nous invitons tous ceux qui veulent partager ce qu’ils vivent, où ils luttent, à nous contacter.

Pour nous contacter :

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